2018-10-24
Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, la question du traitement des corps des soldats morts sur les champs de bataille évolue progressivement, même si de très nombreux militaires sont encore inhumés en tombe collective. Avec la Grande Guerre, l’individualisation des sépultures des soldats devient une question essentielle pour les familles et les autorités. Plusieurs lois, en particulier celle du 29 décembre 1915, consacrent le rôle de l’État qui est, dès lors, en charge de l’entretien des sépultures des militaires décédés au cours d’opérations de guerre avec attribution officielle de la mention « Mort pour la France ». Ce devoir à caractère perpétuel ne concerne toutefois que les corps qui n’ont pas été restitués aux familles qui en avaient fait la demande.
Aujourd’hui, 291 nécropoles nationales et plus de 2 200 carrés militaires répartis sur l’ensemble du territoire national conservent les restes mortels de près de 800 000 Morts pour la France. 88 % d’entre eux sont décédés lors de la Première Guerre mondiale. Certains reposent en ossuaire, faute d’avoir pu être identifiés au moment de l’inhumation.
Dans les conditions prévues par le Code des Pensions militaires, le ministère des Armées (DMCA)) est responsable des sites regroupant les sépultures de guerre qui relèvent de l’État.
Opérateur du ministère des Armées dans le champ mémoriel, l’ONaCVG met pour sa part en œuvre la politique d’entretien, de rénovation et de valorisation de l’ensemble de ces sites hautement symboliques. Lieux de recueillement et de commémorations, les nécropoles nationales et les carrés militaires sont aussi des lieux de transmission mémorielle à destination des jeunes générations.
L’initiative conduite par les pilotes de l’opération était destinée à se souvenir, à se recueillir et à revivre la vie quotidienne du village durant la Première Guerre mondiale. Mobilisant historiens locaux, associations d’anciens combattants, services de l’Etat, élus et artistes, le projet « Pellouailles dans la Grande Guerre » avait été conçu pour s’adresser au plus grand nombre.
Le service départemental de l’ONACVG de Maine-et-Loire a ouvert le cycle commémoratif en animant plusieurs ateliers sur la vie des Poilus à l’école publique du village le 18 octobre. Les enfants ont pu découvrir à cette occasion les conditions de vie des combattants, la dureté des combats, l’importance de la propagande et le terrible bilan de la guerre.
Le 19 octobre, la salle « Le carré des arts » a présenté aux habitants une exposition présentant de nombreux uniformes des belligérants, des objets militaires ainsi qu’une maquette reconstituant le village de Pellouailles durant la guerre.
Durant le week-end, les animations musicales reprenant les chansons les plus connues de la Grande Guerre telles que « La Madelon » ont précédé les saynètes interprétées par la troupe des « Têtes au carré » qui s’est inspirée des lettres de poilus pour restituer le courage et la solidarité de ces derniers.
Enfin, les conférences sur la présence américaine à Pellouailles puis sur la vie locale à cette époque, ponctuée d’anecdotes, ont été suivies par une cinquantaine de personnes avec beaucoup d’intérêt, suscitant même beaucoup de questions.
Outre les animations dont il était chargé, l’ONACVG a apporté un soutien administratif, logistique et financier à cette manifestation unique en son genre et qui a su plaire à un public nombreux et varié.
Sylvère VESNIER, ONACVG de Maine-et-Loire