2021-12-16
Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, la question du traitement des corps des soldats morts sur les champs de bataille évolue progressivement, même si de très nombreux militaires sont encore inhumés en tombe collective. Avec la Grande Guerre, l’individualisation des sépultures des soldats devient une question essentielle pour les familles et les autorités. Plusieurs lois, en particulier celle du 29 décembre 1915, consacrent le rôle de l’État qui est, dès lors, en charge de l’entretien des sépultures des militaires décédés au cours d’opérations de guerre avec attribution officielle de la mention « Mort pour la France ». Ce devoir à caractère perpétuel ne concerne toutefois que les corps qui n’ont pas été restitués aux familles qui en avaient fait la demande.
Aujourd’hui, 291 nécropoles nationales et plus de 2 200 carrés militaires répartis sur l’ensemble du territoire national conservent les restes mortels de près de 800 000 Morts pour la France. 88 % d’entre eux sont décédés lors de la Première Guerre mondiale. Certains reposent en ossuaire, faute d’avoir pu être identifiés au moment de l’inhumation.
Dans les conditions prévues par le Code des Pensions militaires, le ministère des Armées (DMCA)) est responsable des sites regroupant les sépultures de guerre qui relèvent de l’État.
Opérateur du ministère des Armées dans le champ mémoriel, l’ONaCVG met pour sa part en œuvre la politique d’entretien, de rénovation et de valorisation de l’ensemble de ces sites hautement symboliques. Lieux de recueillement et de commémorations, les nécropoles nationales et les carrés militaires sont aussi des lieux de transmission mémorielle à destination des jeunes générations.
Le 15 décembre 1941, plusieurs dizaines d’otages, essentiellement des Juifs et des communistes, sont fusillés à Paris et en province par les autorités d’occupation allemandes en représailles aux attaques menées par la Résistance en France. 80 ans, jour pour jour, après ce tragique événement, la mairie et la section UNC de Fontevraud l’Abbaye, avec l’appui du mémorial du Mont-Valérien et du service départemental de l’ONACVG de Maine-et-Loire, ont rendu hommage aux quatre militants communistes (Joseph Darriet, Charles Dehan, Joseph Monetti et Joseph Pelluaud) assassinés sur le territoire de la commune.
Devant la stèle, proche du 2e régiment de dragons, les autorités civiles et militaires se sont recueillies en écoutant un rappel sur la politique répressive des nazis en France, l’énumération des noms des fusillés, la lecture émouvante de la dernière lettre de Joseph Monetti et l’allocution de Mme le maire de Fontevraud-l’Abbaye.
Les porte-drapeaux sont venus nombreux pour honorer la mémoire des disparus, tout comme la population très sensible aux discours rappelant le courage et la dignité avec lesquels les condamnés ont fait face à leur tragique destinée.
Sylvère Vesnier, ONACVG de Maine-et-Loire
© Service départemental de l’ONACVG de Maine-et-Loire