2022-10-03
Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, la question du traitement des corps des soldats morts sur les champs de bataille évolue progressivement, même si de très nombreux militaires sont encore inhumés en tombe collective. Avec la Grande Guerre, l’individualisation des sépultures des soldats devient une question essentielle pour les familles et les autorités. Plusieurs lois, en particulier celle du 29 décembre 1915, consacrent le rôle de l’État qui est, dès lors, en charge de l’entretien des sépultures des militaires décédés au cours d’opérations de guerre avec attribution officielle de la mention « Mort pour la France ». Ce devoir à caractère perpétuel ne concerne toutefois que les corps qui n’ont pas été restitués aux familles qui en avaient fait la demande.
Aujourd’hui, 291 nécropoles nationales et plus de 2 200 carrés militaires répartis sur l’ensemble du territoire national conservent les restes mortels de près de 800 000 Morts pour la France. 88 % d’entre eux sont décédés lors de la Première Guerre mondiale. Certains reposent en ossuaire, faute d’avoir pu être identifiés au moment de l’inhumation.
Dans les conditions prévues par le Code des Pensions militaires, le ministère des Armées (DMCA)) est responsable des sites regroupant les sépultures de guerre qui relèvent de l’État.
Opérateur du ministère des Armées dans le champ mémoriel, l’ONaCVG met pour sa part en œuvre la politique d’entretien, de rénovation et de valorisation de l’ensemble de ces sites hautement symboliques. Lieux de recueillement et de commémorations, les nécropoles nationales et les carrés militaires sont aussi des lieux de transmission mémorielle à destination des jeunes générations.
Shadé, Mafoudia, Elia, trois jeunes ayant effectué leur stage de cohésion dans le cadre du Service national universel (SNU), ainsi que Kilian, jeune porte-drapeau de 25 ans, ont choisi de donner de leur temps pour participer aux cérémonies commémoratives organisées à Angers et dans les villes de la première couronne.
Afin de bien les préparer à leur mission, le directeur du service départemental et M. Poulet, président de l’amicale des porte-drapeaux d’Angers et sa région, ont élaboré une formation complète pour leurs stagiaires.
Le 1er octobre dernier, dans l’enceinte du 6e régiment du génie, les jeunes ont reçu un enseignement théorique et des exercices pratiques pendant deux heures.
La première partie du stage s’est concentrée sur l’histoire des drapeaux français et européen, le devoir de mémoire, le déroulement d’une cérémonie mémorielle et le rôle du porte-drapeau.
La seconde partie a été consacrée à la façon de porter son équipement, aux différents commandements et au pliage du drapeau associatif. M. Poulet a remis les accessoires nécessaires à un porte-drapeau, les gants blancs et la cravate noire, à chacun des participants.
Les jeunes ont fait savoir que cette formation leur avait été très utile et ils sont impatients de participer à leur première cérémonie officielle qui aura lieu le 16 octobre prochain, dans la clairière de Belle-Beille, en mémoire des résistants fusillés sur ce site durant la Seconde Guerre mondiale.
Sylvère Vesnier, ONACVG de Maine-et-Loire
© ONACVG