2022-10-18
Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, la question du traitement des corps des soldats morts sur les champs de bataille évolue progressivement, même si de très nombreux militaires sont encore inhumés en tombe collective. Avec la Grande Guerre, l’individualisation des sépultures des soldats devient une question essentielle pour les familles et les autorités. Plusieurs lois, en particulier celle du 29 décembre 1915, consacrent le rôle de l’État qui est, dès lors, en charge de l’entretien des sépultures des militaires décédés au cours d’opérations de guerre avec attribution officielle de la mention « Mort pour la France ». Ce devoir à caractère perpétuel ne concerne toutefois que les corps qui n’ont pas été restitués aux familles qui en avaient fait la demande.
Aujourd’hui, 291 nécropoles nationales et plus de 2 200 carrés militaires répartis sur l’ensemble du territoire national conservent les restes mortels de près de 800 000 Morts pour la France. 88 % d’entre eux sont décédés lors de la Première Guerre mondiale. Certains reposent en ossuaire, faute d’avoir pu être identifiés au moment de l’inhumation.
Dans les conditions prévues par le Code des Pensions militaires, le ministère des Armées (DMCA)) est responsable des sites regroupant les sépultures de guerre qui relèvent de l’État.
Opérateur du ministère des Armées dans le champ mémoriel, l’ONaCVG met pour sa part en œuvre la politique d’entretien, de rénovation et de valorisation de l’ensemble de ces sites hautement symboliques. Lieux de recueillement et de commémorations, les nécropoles nationales et les carrés militaires sont aussi des lieux de transmission mémorielle à destination des jeunes générations.
L’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG) s’attache depuis de nombreuses années à transmettre aux jeunes la mémoire des conflits contemporains de manière originale. Ce concours scolaire, ouvert prioritairement aux classes de CM2, a vu le jour en 2006 à l’occasion du 90e anniversaire de l’ONaCVG.
À la découverte de la vie d’un soldat de la Grande Guerre
L’ONaCVG invite les élèves à s’approprier l’histoire des poilus et à la transmettre en devenant des petits artistes de la mémoire. Aidés de leurs enseignants, les élèves choisissent un soldat de la Grande Guerre originaire de leur commune ou/et de leur famille et partent à la recherche des traces et des témoignages qu’il a laissés dans la famille et au cœur des archives municipales ou départementales.
Après avoir mené une enquête minutieuse et s’être inspirés des carnets de guerre de poilus sur le front, les enfants confectionnent à leur tour une œuvre mémorielle retraçant le parcours de « leur » poilu. Le carnet peut s’intégrer dans un dispositif artistique plus vaste (structure, œuvre audiovisuelle, numérique).
Peintures, aquarelles, croquis, poèmes, textes courts, vidéos, etc. : les travaux qui se distinguent par la qualité de leur contenu historique et artistique, leur originalité et l’émotion qu’ils dégagent sont choisis par le jury national. La classe lauréate est invitée à la cérémonie de remise des prix et à une journée de visite de lieux de mémoire.
Sur une initiative de la mairie d’Angers, le texte figurant sur la plaque a été conçu en concertation avec les principales associations d’anciens combattants et de Français rapatriés d’Algérie, la délégation du Souvenir français et le service départemental de l’ONACVG de Maine-et-Loire.
Cette plaque a été fixée sur la tour Saint-Aubin parce que, durant la guerre d’Algérie, ce lieu, transformé en chapelle ardente, accueillait temporairement les corps des soldats angevins morts pour la France avant d’être restitués aux familles.
Les élèves de l’école Condorcet d’Angers et du lycée David d’Angers ont lu d’émouvants poèmes, puis ce sont les représentants des associations qui ont lu un texte écrit en commun et dans lequel ils appellent à une mémoire apaisée ainsi qu’à la réconciliation entre la France et l’Algérie.
À l’issue de la cérémonie, le public a été invité à découvrir l’exposition de l’ONACVG intitulée « La guerre d’Algérie, histoire commune, mémoires partagées ? » présentée aux salons Curnonsky et visible jusqu’au 20 octobre de 13 heures à 18 heures.
Les panneaux, présentés par le directeur de l’ONACVG de Maine-et-Loire, ont été regardés avec attention par le public. Il a été rappelé que l’ONACVG peut organiser des séances de témoignages d’acteurs du conflit algérien dans les établissements scolaires.
Accès libre à l’exposition. Pour tous renseignements, contacter le 02.41.47.82.98
Sylvère Vesnier, ONACVG de Maine-et-Loire
© ONACVG