2022-11-09
Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, la question du traitement des corps des soldats morts sur les champs de bataille évolue progressivement, même si de très nombreux militaires sont encore inhumés en tombe collective. Avec la Grande Guerre, l’individualisation des sépultures des soldats devient une question essentielle pour les familles et les autorités. Plusieurs lois, en particulier celle du 29 décembre 1915, consacrent le rôle de l’État qui est, dès lors, en charge de l’entretien des sépultures des militaires décédés au cours d’opérations de guerre avec attribution officielle de la mention « Mort pour la France ». Ce devoir à caractère perpétuel ne concerne toutefois que les corps qui n’ont pas été restitués aux familles qui en avaient fait la demande.
Aujourd’hui, 291 nécropoles nationales et plus de 2 200 carrés militaires répartis sur l’ensemble du territoire national conservent les restes mortels de près de 800 000 Morts pour la France. 88 % d’entre eux sont décédés lors de la Première Guerre mondiale. Certains reposent en ossuaire, faute d’avoir pu être identifiés au moment de l’inhumation.
Dans les conditions prévues par le Code des Pensions militaires, le ministère des Armées (DMCA)) est responsable des sites regroupant les sépultures de guerre qui relèvent de l’État.
Opérateur du ministère des Armées dans le champ mémoriel, l’ONaCVG met pour sa part en œuvre la politique d’entretien, de rénovation et de valorisation de l’ensemble de ces sites hautement symboliques. Lieux de recueillement et de commémorations, les nécropoles nationales et les carrés militaires sont aussi des lieux de transmission mémorielle à destination des jeunes générations.
Les 90 jeunes venus assister à la JDC ont assisté à deux ateliers.
Le premier était consacré à l’histoire et aux missions du Bleuet de France. Après avoir visionné une vidéo de présentation, les participants ont testé leurs connaissances et apprécié les nombreuses actions du Bleuet en faveur des militaires, des anciens combattants, de leurs veuves et de leurs enfants.
Le second atelier donnait la parole à Pascal L., ancien engagé désormais réserviste. Durant près de trente ans de carrière, cet ancien militaire a pris part à de nombreuses opérations extérieures (opex) : Gabon, Afghanistan, Côte d’Ivoire, ex-Yougoslavie, Liban et République Centrafricaine. Il a mis en avant le fait que ces opex sont effectuées dans le respect du droit international et très souvent sous mandat d’organisations supranationales (ONU, OTAN, Union européenne…). Il a conclu en décrivant le travail des militaires sur place, et les bonnes relations entretenues avec les populations locales.
Les jeunes ont été surpris de la diversité des missions confiées aux soldats qui, outre des actions armées, sont également sollicités pour former leurs homologues étrangers, aider à construire des infrastructures ou venir secourir des pays frappés par des catastrophes naturelles.
À l’issue des animations, chaque jeune a reçu une fleur du Bleuet leur permettant d’afficher leur solidarité envers les ressortissants de l’ONACVG.
Cette journée spéciale et riche d’enseignements concrets a eu fort retentissement auprès des participants, convaincus que l’engagement au service des autres et de la Nation est le socle de la citoyenneté.
Sylvère VESNIER, ONACVG de Maine-et-Loire
© ONACVG et CSN d’Angers