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Des lycéens face à des témoins de la guerre d’Algérie

Par deux fois, le 11 avril et le 5 mai, les terminales de la spécialité histoire-géographie-géopolitique et sciences politiques (HGGSP) du lycée David d’Angers à Angers ont pu approfondir leurs connaissances sur le conflit algérien en écoutant quatre récits de témoins directs.

2023-05-05

Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, la question du traitement des corps des soldats morts sur les champs de bataille évolue progressivement, même si de très nombreux militaires sont encore inhumés en tombe collective. Avec la Grande Guerre, l’individualisation des sépultures des soldats devient une question essentielle pour les familles et les autorités. Plusieurs lois, en particulier celle du 29 décembre 1915, consacrent le rôle de l’État qui est, dès lors, en charge de l’entretien des sépultures des militaires décédés au cours d’opérations de guerre avec attribution officielle de la mention « Mort pour la France ». Ce devoir à caractère perpétuel ne concerne toutefois que les corps qui n’ont pas été restitués aux familles qui en avaient fait la demande.

Aujourd’hui, 291 nécropoles nationales et plus de 2 200 carrés militaires répartis sur l’ensemble du territoire national conservent les restes mortels de près de 800 000 Morts pour la France.  88 % d’entre eux sont décédés lors de la Première Guerre mondiale. Certains reposent en ossuaire, faute d’avoir pu être identifiés au moment de l’inhumation.

Dans les conditions prévues par le Code des Pensions militaires, le ministère des Armées (DMCA)) est responsable des sites regroupant les sépultures de guerre qui relèvent de l’État.

Opérateur du ministère des Armées dans le champ mémoriel, l’ONaCVG met pour sa part en œuvre la politique d’entretien, de rénovation et de valorisation de l’ensemble de ces sites hautement symboliques. Lieux de recueillement et de commémorations, les nécropoles nationales et les carrés militaires sont aussi des lieux de transmission mémorielle à destination des jeunes générations.

Les témoins : deux anciens combattants, un enfant de Harki et une rapatriée d'Algérie

Cette rencontre, initiée par le service départemental de l’ONaCVG de Maine-et-Loire, a fait l’objet au préalable d’une présentation de l’exposition de l’Office intitulée « La guerre d’Algérie. Histoire commune, mémoires partagées ? » pendant une dizaine de jours.

Monique, Camille, Tayeb et Daniel ont raconté avec simplicité leur histoire en tant que soldats, enfant de harki ou jeune française d’Algérie. Chacun à tour de rôle, ils ont détaillé cette guerre d’Algérie qui les a marqués à vie.

Les uns se souviennent des combats et des camarades disparus, d’autres des civils pris pour cibles et de la déchirure de quitter une terre où leurs familles étaient installées depuis des générations. Une expression loin des livres d’histoire qui a touché les élèves venus les écouter.

Lycéens écoutant les récits des témoins

Les jeunes ont posé plusieurs questions aux témoins, s’intéressant notamment aux traumatismes et à la mémoire qu’ils souhaitent transmettre. Unanimement, ils ont exprimé le vœu de voir leurs souffrances reconnues avec l’espoir d’une véritable réconciliation entre l’Algérie et la France.

Sylvère Vesnier, ONaCVG de Maine-et-Loire

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