2023-06-29
Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, la question du traitement des corps des soldats morts sur les champs de bataille évolue progressivement, même si de très nombreux militaires sont encore inhumés en tombe collective. Avec la Grande Guerre, l’individualisation des sépultures des soldats devient une question essentielle pour les familles et les autorités. Plusieurs lois, en particulier celle du 29 décembre 1915, consacrent le rôle de l’État qui est, dès lors, en charge de l’entretien des sépultures des militaires décédés au cours d’opérations de guerre avec attribution officielle de la mention « Mort pour la France ». Ce devoir à caractère perpétuel ne concerne toutefois que les corps qui n’ont pas été restitués aux familles qui en avaient fait la demande.
Aujourd’hui, 291 nécropoles nationales et plus de 2 200 carrés militaires répartis sur l’ensemble du territoire national conservent les restes mortels de près de 800 000 Morts pour la France. 88 % d’entre eux sont décédés lors de la Première Guerre mondiale. Certains reposent en ossuaire, faute d’avoir pu être identifiés au moment de l’inhumation.
Dans les conditions prévues par le Code des Pensions militaires, le ministère des Armées (DMCA)) est responsable des sites regroupant les sépultures de guerre qui relèvent de l’État.
Opérateur du ministère des Armées dans le champ mémoriel, l’ONaCVG met pour sa part en œuvre la politique d’entretien, de rénovation et de valorisation de l’ensemble de ces sites hautement symboliques. Lieux de recueillement et de commémorations, les nécropoles nationales et les carrés militaires sont aussi des lieux de transmission mémorielle à destination des jeunes générations.
Les enfants avaient travaillé sur deux frères, Raymond et Léon Gaignard, tous deux médecins militaires. Un travail de fond a été engagé par la classe pour approfondir leurs connaissances sur la Première Guerre mondiale : rencontre avec un historien, recherches dans les archives, mise à disposition de livres historiques ou fictives, exploitation des expositions de l’ONaCVG, participation au 11 Novembre.
Un thème qui a permis aux enfants de multiplier les œuvres artistiques pour appuyer leur propos avec la création de maquettes de taxis de la Marne et de figurines de soldats en mouvement, la fabrication d’objets imitant l’artisanat de tranchée, la confection d’une maquette d’un no man’s land, l’exécution de dessins et de collages expressifs et la réalisation d’un carnet de guerre et d’un court-métrage.
Autant de supports au service d’une histoire forte faisant la part belle à l’émotion.
Par le biais d’un journal intime, les élèves ont imaginé un récit à deux voix décrivant parfaitement la vie des soignants, leurs tourments personnels, leur impuissance à soulager les douleurs de leurs camarades blessés par faute de moyens et la souffrance de Léon de perdre son frère dès l’automne 1914.
Pour avoir réalisé une œuvre vivante, incarnée et d’une grande sensibilité, celle-ci sera présentée devant le jury national pour représenter la région des Pays de la Loire.
À l’annonce de cette nouvelle, les élèves et leur enseignante, Mme Candide-Wzorek, ont exprimé leur joie d’avoir été sélectionnés. Chaque enfant a reçu un diplôme et quelques jeux pédagogiques tandis que l’école s’est vue offrir des livres sur des sujets divers tels que l’histoire, la citoyenneté ou l’écologie.
Sylvère Vesnier, ONaCVG de Maine-et-Loire
© ONaCVG