2024-05-07
Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, la question du traitement des corps des soldats morts sur les champs de bataille évolue progressivement, même si de très nombreux militaires sont encore inhumés en tombe collective. Avec la Grande Guerre, l’individualisation des sépultures des soldats devient une question essentielle pour les familles et les autorités. Plusieurs lois, en particulier celle du 29 décembre 1915, consacrent le rôle de l’État qui est, dès lors, en charge de l’entretien des sépultures des militaires décédés au cours d’opérations de guerre avec attribution officielle de la mention « Mort pour la France ». Ce devoir à caractère perpétuel ne concerne toutefois que les corps qui n’ont pas été restitués aux familles qui en avaient fait la demande.
Aujourd’hui, 291 nécropoles nationales et plus de 2 200 carrés militaires répartis sur l’ensemble du territoire national conservent les restes mortels de près de 800 000 Morts pour la France. 88 % d’entre eux sont décédés lors de la Première Guerre mondiale. Certains reposent en ossuaire, faute d’avoir pu être identifiés au moment de l’inhumation.
Dans les conditions prévues par le Code des Pensions militaires, le ministère des Armées (DMCA)) est responsable des sites regroupant les sépultures de guerre qui relèvent de l’État.
Opérateur du ministère des Armées dans le champ mémoriel, l’ONaCVG met pour sa part en œuvre la politique d’entretien, de rénovation et de valorisation de l’ensemble de ces sites hautement symboliques. Lieux de recueillement et de commémorations, les nécropoles nationales et les carrés militaires sont aussi des lieux de transmission mémorielle à destination des jeunes générations.
C’est au sein du dojo du gymnase de l’Europe à Angers que le stage s’est déroulé sous la direction d’Hervé Gheldman, un expert reconnu internationalement. Celui-ci a multiplié les démonstrations devant une trentaine de participants. Réunis en binôme, chacun d’eux a pu expérimenter les techniques présentées par l’animateur.
En parallèle de cet atelier, les visiteurs ont pu découvrir deux expositions de l’ONaCVG :
– Sport, mémoire et défense » qui met en lumière les liens entre le sport de haut niveau, la mémoire des conflits contemporains et les armées ;
– « Parcours de blessés» qui retrace le parcours des militaires blessés, depuis la prise en charge de leur blessure jusqu’à leur reconstruction.
En fin d’après-midi, deux militaires ayant participé à des opérations extérieures, ont témoigné de leur parcours et des stress post-traumatiques qui ont bouleversé leur vie. C’est cependant un message d’espoir qu’ils sont venus délivrer en racontant comment ils avaient pu se reconstruire par l’écriture ou par l’art.
Leurs interventions ont suscité de nombreuses questions de la part de l’auditoire qui se composait notamment d’élus et du délégué militaire départemental adjoint.
La prise en charge des blessés, la reconnaissance des blessures psychiques, les dispositifs proposés par les autorités militaires pour soulager les soldats ont été largement évoqués.
Cette journée a permis de récolter des fonds qui seront intégralement versés à l’ONaCVG afin de soutenir son action au profit des militaires blessés.
Sylvère Vesnier, ONaCVG de Maine-et-Loire
© ONaCVG de Maine-et-Loire