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L’école Jean-Bouhier de Rochefort-sur-Loire, premier prix du concours PAM

Le 4 juillet 2024, la classe de CM2 de l’école Jean Bouhier de Rochefort-sur-Loire a appris qu’elle était lauréate départementale du concours « Les petits artistes de la Mémoire, le regard des enfants sur la Grande Guerre ».

2024-07-10

Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, la question du traitement des corps des soldats morts sur les champs de bataille évolue progressivement, même si de très nombreux militaires sont encore inhumés en tombe collective. Avec la Grande Guerre, l’individualisation des sépultures des soldats devient une question essentielle pour les familles et les autorités. Plusieurs lois, en particulier celle du 29 décembre 1915, consacrent le rôle de l’État qui est, dès lors, en charge de l’entretien des sépultures des militaires décédés au cours d’opérations de guerre avec attribution officielle de la mention « Mort pour la France ». Ce devoir à caractère perpétuel ne concerne toutefois que les corps qui n’ont pas été restitués aux familles qui en avaient fait la demande.

Aujourd’hui, 291 nécropoles nationales et plus de 2 200 carrés militaires répartis sur l’ensemble du territoire national conservent les restes mortels de près de 800 000 Morts pour la France.  88 % d’entre eux sont décédés lors de la Première Guerre mondiale. Certains reposent en ossuaire, faute d’avoir pu être identifiés au moment de l’inhumation.

Dans les conditions prévues par le Code des Pensions militaires, le ministère des Armées (DMCA)) est responsable des sites regroupant les sépultures de guerre qui relèvent de l’État.

Opérateur du ministère des Armées dans le champ mémoriel, l’ONaCVG met pour sa part en œuvre la politique d’entretien, de rénovation et de valorisation de l’ensemble de ces sites hautement symboliques. Lieux de recueillement et de commémorations, les nécropoles nationales et les carrés militaires sont aussi des lieux de transmission mémorielle à destination des jeunes générations.

Documents militaires originaux de Rémi Jonchet

Les élèves ont travaillé longuement sur la Première Guerre mondiale et ils ont choisi de s’intéresser à l’aïeul de l’un d’entre eux qui avait combattu pendant tout le conflit.

S’appuyant sur de nombreuses sources dont des documents personnels (carnet du combattant, convocations militaires, attestations médicales et lettres) et les travaux historiques réalisés par une association sur leur commune entre 1914 et 1918, ils ont retracé la vie de Rémi Jonchet sur le front à travers une correspondance imaginaire avec sa fiancée, qui est devenue son épouse après la guerre.

Ils ont présenté leur travail sous la forme d’un film qui offre un aller-retour entre le présent et le passé. On y voit d’abord les élèves lire les lettres de Rémi puis des décors de tranchées avec des soldats apparaissent au fur et à mesure. La vie à l’arrière du front n’est pas oubliée avec une évocation réaliste des difficultés morales et matérielles des familles en proie aux doutes et à la crainte de perdre un être cher.

L’originalité de cette production réside également à la fin du film quand l’arrière-arrière petit-fils s’adresse à l’esprit de Rémi pour lui parler de tous les progrès techniques réalisés par l’Humanité depuis 1918, mais aussi des dangers qui la guettent, comme les dérèglements climatiques, la pollution et la guerre.

Photo de groupe des lauréats avec leur enseignante et le directeur de l'ONaCVG de Maine-et-Loire

Cette œuvre personnelle a touché le jury départemental qui a décidé de lui attribuer le premier prix.

Lors de la remise des récompenses, le directeur du service départemental de l’ONaCVG de Maine-et-Loire a annoncé que le film a également été choisi pour représenter les Pays de la Loire devant le jury national.

Les élèves et leur enseignante, Mélanie Daumerie, ont accueilli cette nouvelle avec beaucoup de fierté et de reconnaissance.

Chaque jeune a reçu un diplôme, un fascicule sur la Seconde Guerre mondiale et un jeu tandis qu’un lot de livres, sur des sujets aussi divers que la citoyenneté, l’histoire et l’environnement, ont été offerts à l’école.

Sylvère Vesnier, ONaCVG de Maine-et-Loire

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