2022-06-28
Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, la question du traitement des corps des soldats morts sur les champs de bataille évolue progressivement, même si de très nombreux militaires sont encore inhumés en tombe collective. Avec la Grande Guerre, l’individualisation des sépultures des soldats devient une question essentielle pour les familles et les autorités. Plusieurs lois, en particulier celle du 29 décembre 1915, consacrent le rôle de l’État qui est, dès lors, en charge de l’entretien des sépultures des militaires décédés au cours d’opérations de guerre avec attribution officielle de la mention « Mort pour la France ». Ce devoir à caractère perpétuel ne concerne toutefois que les corps qui n’ont pas été restitués aux familles qui en avaient fait la demande.
Aujourd’hui, 291 nécropoles nationales et plus de 2 200 carrés militaires répartis sur l’ensemble du territoire national conservent les restes mortels de près de 800 000 Morts pour la France. 88 % d’entre eux sont décédés lors de la Première Guerre mondiale. Certains reposent en ossuaire, faute d’avoir pu être identifiés au moment de l’inhumation.
Dans les conditions prévues par le Code des Pensions militaires, le ministère des Armées (DMCA)) est responsable des sites regroupant les sépultures de guerre qui relèvent de l’État.
Opérateur du ministère des Armées dans le champ mémoriel, l’ONaCVG met pour sa part en œuvre la politique d’entretien, de rénovation et de valorisation de l’ensemble de ces sites hautement symboliques. Lieux de recueillement et de commémorations, les nécropoles nationales et les carrés militaires sont aussi des lieux de transmission mémorielle à destination des jeunes générations.
Cela fait maintenant 16 ans que le concours « Les petits artistes de la Mémoire, la Grande Guerre vue par les enfants », piloté par l’ONACVG avec le soutien du ministère de l’Éducation nationale et du ministère des Armées, donne l’occasion à des élèves des écoles primaires de s’exprimer sur un conflit lointain en incarnant un soldat ou une infirmière sur le front.
L’école du Thiberge à Brain-sur-Longuenée s’est inspirée des écrits d’un poilu, Alexis Prodhomme, originaire de Chazé-sur-Argos, qui détaille son quotidien marqué par la violence des combats, la fraternité entre les soldats et des conditions de vie austères.
Cette lecture, et bien d’autres sur le sujet, ont marqué les élèves qui ont su traduire à leur manière les sentiments qui habitaient les soldats à l’époque : patriotisme, peur, chagrin, angoisse, tristesse ou ennui.
Il résulte de leurs réflexions un magnifique carnet artistique contenant des collages, de nombreux dessins et des extraits du journal intime d’Alexis Prodhomme. En outre, les noms des soldats de Brain-sur-Longuenée, décédés entre 1914 et 1918 et gravés sur le monument aux morts, sont tous cités.
Répondant largement aux objectifs du concours, le jury départemental a décidé de décerner le premier prix aux élèves de CM1-CM2 de l’école du Thiberge.
Le 28 juin 2022, chaque enfant a reçu un diplôme ainsi qu’un sac contenant le recueil de lettres Mon papa en guerre et quelques jouets des mains du directeur du service départemental de l’ONACVG de Maine-et-Loire.
Celui-ci a également remis à Mme Gaud, professeure des écoles qui a accompagné la rédaction du carnet, plusieurs livres sur l’histoire des conflits mondiaux, la citoyenneté, la lutte contre le racisme et la défense de l’environnement.
Les enfants et l’enseignante ont chaleureusement remercié l’ONACVG et ils ont lancé un appel pour encourager les écoles à participer à ce concours.
Sylvère Vesnier, ONACVG de Maine-et-Loire
© ONACVG