2021-07-07
Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, la question du traitement des corps des soldats morts sur les champs de bataille évolue progressivement, même si de très nombreux militaires sont encore inhumés en tombe collective. Avec la Grande Guerre, l’individualisation des sépultures des soldats devient une question essentielle pour les familles et les autorités. Plusieurs lois, en particulier celle du 29 décembre 1915, consacrent le rôle de l’État qui est, dès lors, en charge de l’entretien des sépultures des militaires décédés au cours d’opérations de guerre avec attribution officielle de la mention « Mort pour la France ». Ce devoir à caractère perpétuel ne concerne toutefois que les corps qui n’ont pas été restitués aux familles qui en avaient fait la demande.
Aujourd’hui, 291 nécropoles nationales et plus de 2 200 carrés militaires répartis sur l’ensemble du territoire national conservent les restes mortels de près de 800 000 Morts pour la France. 88 % d’entre eux sont décédés lors de la Première Guerre mondiale. Certains reposent en ossuaire, faute d’avoir pu être identifiés au moment de l’inhumation.
Dans les conditions prévues par le Code des Pensions militaires, le ministère des Armées (DMCA)) est responsable des sites regroupant les sépultures de guerre qui relèvent de l’État.
Opérateur du ministère des Armées dans le champ mémoriel, l’ONaCVG met pour sa part en œuvre la politique d’entretien, de rénovation et de valorisation de l’ensemble de ces sites hautement symboliques. Lieux de recueillement et de commémorations, les nécropoles nationales et les carrés militaires sont aussi des lieux de transmission mémorielle à destination des jeunes générations.
Depuis 15 ans maintenant, le concours « Les petits artistes de la mémoire, le regard des enfants sur la Grande Guerre », organisé par l’ONACVG en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale et le ministère des Armées, permet aux enfants des écoles élémentaires de se pencher sur le passé douloureux de notre pays, en mettant en valeur les parcours de soldats locaux morts pour la France.
C’est dans ce cadre que l’école Les p’tits Capellaudains, à la Chapelle-Saint-Laud, a mené une enquête de plusieurs mois sur un des poilus de la commune dont le nom figure sur le monument aux morts.
Ils ont porté leur choix sur Albert Gaignard, un ouvrier boulanger parti dès 1914 sur le front et tué deux ans plus tard près de Monastir, en Macédoine. Un destin tragique pour sa famille qui avait déjà pleuré la perte de l’aîné dès le début du conflit.
Les enfants ont remarquablement travaillé sur les archives mises à leur disposition et sur les documents familiaux retrouvés pour l’occasion, qui montrent une correspondance assidue entre Albert et ses sœurs.
Le jury, sensible au travail fourni et à l’émotion dégagée par les lettres des protagonistes, a choisi d’attribuer le premier prix départemental aux p’tits Cappellaudains.
Le 6 juillet, le directeur du service départemental du Maine-et-Loire est venu récompenser les élèves en leur apportant des diplômes, ainsi que des ouvrages traitant des conflits mondiaux et de la citoyenneté destinés à l’école.
Estimant que cette expérience avait été très enrichissante pour les enfants, leur enseignant a fait part de son souhait de participer à nouveau à ce concours qui permet de mettre à l’honneur des anonymes qui ont tant fait pour défendre leur pays.
Sylvère Vesnier, ONACVG de Maine-et-Loire