2018-11-13
Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, la question du traitement des corps des soldats morts sur les champs de bataille évolue progressivement, même si de très nombreux militaires sont encore inhumés en tombe collective. Avec la Grande Guerre, l’individualisation des sépultures des soldats devient une question essentielle pour les familles et les autorités. Plusieurs lois, en particulier celle du 29 décembre 1915, consacrent le rôle de l’État qui est, dès lors, en charge de l’entretien des sépultures des militaires décédés au cours d’opérations de guerre avec attribution officielle de la mention « Mort pour la France ». Ce devoir à caractère perpétuel ne concerne toutefois que les corps qui n’ont pas été restitués aux familles qui en avaient fait la demande.
Aujourd’hui, 291 nécropoles nationales et plus de 2 200 carrés militaires répartis sur l’ensemble du territoire national conservent les restes mortels de près de 800 000 Morts pour la France. 88 % d’entre eux sont décédés lors de la Première Guerre mondiale. Certains reposent en ossuaire, faute d’avoir pu être identifiés au moment de l’inhumation.
Dans les conditions prévues par le Code des Pensions militaires, le ministère des Armées (DMCA)) est responsable des sites regroupant les sépultures de guerre qui relèvent de l’État.
Opérateur du ministère des Armées dans le champ mémoriel, l’ONaCVG met pour sa part en œuvre la politique d’entretien, de rénovation et de valorisation de l’ensemble de ces sites hautement symboliques. Lieux de recueillement et de commémorations, les nécropoles nationales et les carrés militaires sont aussi des lieux de transmission mémorielle à destination des jeunes générations.
Dans un esprit festif et en présence de nombreux élus et parlementaires, Madame Pelletier, maire de Villebernier, a rappelé que sa ville avait accueilli le 31ème régiment du génie ferroviaire US qui était chargé de l’entretien et de la réparation des locomotives américaines dans l’ouest de la France. Ce camp ultra moderne était alors équipé du téléphone, de l’eau courante et de l’électricité, autant d’équipements dont la grande majorité des habitants ne bénéficiaient pas à l’époque. En dépit d’un certain choc culturel, l’entente avec les « Sammies » fut bonne.
Une délégation de l’ambassade américaine s’est spécialement déplacée pour la cérémonie pour inaugurer la plaque du chemin des Américains, installée à l’endroit où le camp avait été édifié. La représentante américaine a remercié la ville de Villebernier pour cet hommage. Elle a conclu son allocution par la lecture du célèbre poème « In Flanders fields », écrit pendant la Première Guerre mondiale par le lieutenant-colonel canadien John McCrae.
La chorale et la fanfare de la ville ont interprété plusieurs chansons américaines et françaises ainsi que La Marseillaise. Les enfants du conseil municipal des jeunes ont lu plusieurs textes détaillant les relations entre les soldats d’outre-Atlantique et la population.
L’exposition « Les Américains en Anjou durant la Grande Guerre », réalisée par le service départemental de l’ONACVG de Maine-et-Loire et la Mission Interdépartementale Mémoire et Communication, a été inaugurée. Le directeur du service départemental a par ailleurs rappelé que la grande majorité des informations historiques locales provenaient de l’ouvrage « Chronique des Américains en Anjou » de Jean-Paul Merceron. Il a également remercié les Archives départementales de Maine-et-Loire et les Archives municipales de Saumur pour le prêt d’images illustrant la présence américaine dans le département.
L’exposition a rencontré un vif succès auprès du public, et sera accueillie à l’hôtel de ville jusqu’au 26 novembre prochain avant d’être prêtée gratuitement par la suite à d’autres mairies et établissements scolaires jusqu’à la fin décembre.
Sylvère Vesnier, ONACVG de Maine-et-Loire
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