2022-06-27
Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, la question du traitement des corps des soldats morts sur les champs de bataille évolue progressivement, même si de très nombreux militaires sont encore inhumés en tombe collective. Avec la Grande Guerre, l’individualisation des sépultures des soldats devient une question essentielle pour les familles et les autorités. Plusieurs lois, en particulier celle du 29 décembre 1915, consacrent le rôle de l’État qui est, dès lors, en charge de l’entretien des sépultures des militaires décédés au cours d’opérations de guerre avec attribution officielle de la mention « Mort pour la France ». Ce devoir à caractère perpétuel ne concerne toutefois que les corps qui n’ont pas été restitués aux familles qui en avaient fait la demande.
Aujourd’hui, 291 nécropoles nationales et plus de 2 200 carrés militaires répartis sur l’ensemble du territoire national conservent les restes mortels de près de 800 000 Morts pour la France. 88 % d’entre eux sont décédés lors de la Première Guerre mondiale. Certains reposent en ossuaire, faute d’avoir pu être identifiés au moment de l’inhumation.
Dans les conditions prévues par le Code des Pensions militaires, le ministère des Armées (DMCA)) est responsable des sites regroupant les sépultures de guerre qui relèvent de l’État.
Opérateur du ministère des Armées dans le champ mémoriel, l’ONaCVG met pour sa part en œuvre la politique d’entretien, de rénovation et de valorisation de l’ensemble de ces sites hautement symboliques. Lieux de recueillement et de commémorations, les nécropoles nationales et les carrés militaires sont aussi des lieux de transmission mémorielle à destination des jeunes générations.
Le 22 juin, plus de 70 enfants et adolescents du nord du département et de la ville mayennaise de Château-Gontier ont visité le musée de l’ordre de la Libération avant de participer à la cérémonie sous l’arc de Triomphe. À cette occasion, la flamme du souvenir a été prélevée et elle a été acheminée en véhicule militaire aux couleurs de la 2e DB jusqu’en Anjou.
Le 24 juin, devant 300 militaires de l’école du Génie, les représentants du monde combattant et les autorités, dont le préfet, 19 jeunes se sont élancés de la place Leclerc à Angers avec la flamme de la Nation en traversant dix villes et villages de Maine-et-Loire dans lesquels ils se sont arrêtés pour participer à de brèves cérémonies devant les monuments aux morts.
Au terme d’un périple long de 66 km, ils sont arrivés à Grugé-l’Hôpital, commune du nord-ouest de l’Anjou où le capitaine de Hauteclocque avait obtenu, en juin 1940, un laissez-passer grâce à la complicité du maire et du curé de l’époque. C’est aussi dans ce village qu’il adopta le pseudonyme de Leclerc sous lequel il mena ses combats au nom de la France libre.
Le 25 juin, une belle cérémonie impliquant les relayeurs et les enfants de Grugé-l’Hôpital, ainsi que des autorités civiles et militaires, s’est déroulée devant la statue du général Leclerc et l’ancienne mairie, où les faux papiers furent fabriqués.
En parallèle du voyage et du relais du Souvenir, la ville de Grugé-l’Hôpital a accueilli des expositions temporaires, dont « Leclerc, héros de légende » produite par l’ONACVG.
Huit classes ont vu cet espace mémoriel et travaillé sur les panneaux. Un film sur le général, réalisé par le service départemental avec les commentaires audio des élèves de l’école, a aussi été diffusés. Enfin, un camp militaire américain a été reconstitué avec une vingtaine de véhicules d’époque comprenant des Dodges, des jeeps ou des half-tracks.
Ce projet, qui bénéficiait du label « Année mémoire 2022 », a mobilisé une dizaine de partenaires institutionnels et associatifs.
Les organisateurs avaient l’ambition de sensibiliser les jeunes aux idéaux de liberté, d’engagement et de dévouement dont le général Leclerc avait fait preuve durant la Seconde Guerre mondiale. Un défi pleinement relevé par les coureurs et les élèves qui, le temps d’un week-end, ont su faire revivre l’épopée de la 2e DB et les valeurs qui animaient les hommes qui la composaient.
Sylvère Vesnier, ONACVG de Maine-et-Loire
© ONACVG