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Les monuments aux morts de la Grande Guerre dans le Maine-et-Loire

Le 5 novembre dernier, les Archives départementales de Maine-et-Loire ont présenté un ouvrage de référence sur les monuments aux morts de l’Anjou dans les salons de la préfecture. Un livre issu d’un travail collectif auquel le service départemental de l’ONACVG a participé.

2018-11-06

Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, la question du traitement des corps des soldats morts sur les champs de bataille évolue progressivement, même si de très nombreux militaires sont encore inhumés en tombe collective. Avec la Grande Guerre, l’individualisation des sépultures des soldats devient une question essentielle pour les familles et les autorités. Plusieurs lois, en particulier celle du 29 décembre 1915, consacrent le rôle de l’État qui est, dès lors, en charge de l’entretien des sépultures des militaires décédés au cours d’opérations de guerre avec attribution officielle de la mention « Mort pour la France ». Ce devoir à caractère perpétuel ne concerne toutefois que les corps qui n’ont pas été restitués aux familles qui en avaient fait la demande.

Aujourd’hui, 291 nécropoles nationales et plus de 2 200 carrés militaires répartis sur l’ensemble du territoire national conservent les restes mortels de près de 800 000 Morts pour la France.  88 % d’entre eux sont décédés lors de la Première Guerre mondiale. Certains reposent en ossuaire, faute d’avoir pu être identifiés au moment de l’inhumation.

Dans les conditions prévues par le Code des Pensions militaires, le ministère des Armées (DMCA)) est responsable des sites regroupant les sépultures de guerre qui relèvent de l’État.

Opérateur du ministère des Armées dans le champ mémoriel, l’ONaCVG met pour sa part en œuvre la politique d’entretien, de rénovation et de valorisation de l’ensemble de ces sites hautement symboliques. Lieux de recueillement et de commémorations, les nécropoles nationales et les carrés militaires sont aussi des lieux de transmission mémorielle à destination des jeunes générations.

Intitulée « Mémoires de pierre, les monuments aux morts de la Première Guerre mondiale en Maine-et-Loire », cette publication est le fruit des recherches d’une quinzaine d’auteurs parmi lesquels des historiens, des archivistes, des spécialistes du patrimoine et des photographes.

S’appuyant sur une première étude réalisée il y a une vingtaine d’années par l’Université Angevine du Temps Libre, l’équipe des rédacteurs s’est attachée à expliquer le cadre réglementaire et administratif, les financements, les grands types de monument avec un focus sur ceux d’Angers, Cholet et Saumur. Elle a également pris le temps de détailler les cérémonies d’inauguration, la postérité de ces lieux de mémoire et leur rapport à la citoyenneté.

 

Les auteurs de l’ouvrage collectif publié sous l’égide des Archives départementales de Maine-et-Loire

 

Dans une seconde partie, les 380 monuments aux morts de Maine-et-Loire sont répertoriés avec, pour chacun d’eux, une fiche signalétique et ses caractéristiques. Au-delà du catalogue, le livre montre que ces monuments parlent aussi des villages dans lesquels ils ont été érigés, certains d’entre eux privilégiant le côté patriotique, d’autres étant d’inspiration chrétienne et quelques-uns évoquant la douleur des familles frappées par le deuil.

A la veille de la commémoration du centenaire de la fin de la Grande Guerre, ces œuvres patrimoniales témoignent des sacrifices consentis par les combattants et des traumatismes vécus par la Nation. Un rappel utile et salutaire pour les futures générations.

Le livre « Mémoires de pierre, les monuments aux morts de la Première Guerre mondiale en Maine-et-Loire », riche de 344 pages et de 675 illustrations, est en vente aux Archives départementales et dans les librairies d’Angers.

Sylvère Vesnier, ONACVG de Maine-et-Loire

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